Pathologies de la sphère O.R.L
Les otites
Les rhinites
L’herpès virose
Stomatites et glossites
Les otites
Les « oreilles » des tortues sont très particulières. Vous trouverez en arrière des yeux et en dessous des tampes deux disques de peau plus souple: leur tympan. Les otites sont des abcès qui se forment dans la cavité en dessous de cette membrane, dans la cavité sub-tympanique. On remarque alors une excroissance d’un ou de chaque côté de la tête. Les otites surviennent généralement à la suite d’une prolifération anormale de bactéries dans la cavité buccale. L’oreille communique avec la cavité buccale par le canal des trompes d’Eustache et ces bactéries colonisent rapidement par ce chemin la cavité sub-tympanique, y prolifèrent, causant un abcès.
Premiers secours
Les abcès ne doivent en aucun cas être incisés par vos soins, c’est un geste chirurgical qui doit être réalisé par un spécialiste et surtout accompagné dans la majorité des cas par une cure antibiotique pour éviter un retour de l’infection. De plus les abcès doivent être percés uniquement dès qu’ils sont mûrs.
Les rhinites
(« RNS » = « Runny Nose Symdrom » en anglais ou « syndrome du nez qui coule » en français)
Cette pathologie est très fréquente chez les tortues terrestres en Europe et aux USA.
Elle touche 15% des individus sans pneumonie systématiquement associée bien qu’elle en soit l’un des principaux responsables. Elle se rencontre beaucoup plus frequemment chez la tortue mauresque Testudo graeca que chez les tortues d’Hermann Eurotestudo hermanni et Eurotestudo boettgeri.
Il n’est pas évident de distinguer la rhinite simple, purement inflamatoire (corps étranger, substrat poussiéreux ou sec) d’ une rhinite infectieuse de type RNS. Les symptômes de RNS sont souvent caractérisés par leur chronicité : un jetage nasale initialement séreux, une anorexie et un amaigrissement.
Le symptome le plus visible chez les tortues atteintent de rhinite est :
le nez qui coule ou fait des bulles . L’exsudat nasal peut être facilement mis en évidence par pression sous la gorge de la tortue, en tenant la tête avec un doigt sur le crâne et un autre entre les mandibules. La pression qui en resulte fait perler aux narinnes une sécrétion ayant une consistance sereuse (visqueuse transparente) à purulente (jaunâtre et opaque).
La rhinite des chéloniens est une affection « plurifactorielle » qui est provoquée par « une association de malfaiteurs »
( bactéries, virus, champignons, mycoplasmes, chlamidyés) qui agissent de concert pour exercer une action pathogène sur un terrain fragilisé. Il est interessant de noter que peu de différence qualitatives et quantitatives sont observées au niveau de la flore bactérienne, entre les tortues atteintes de rhinite et celles qui sont apparement indemnes.
La rhinite survient généralement chez des tortues affaiblies:
par des parasites internes
par des mauvaises conditions de maintenance , températures trop basses, humidité, courant d’air, surpopulation, stress, hygrométrie inadaptée, mauvaises conditions d’hibernation, etc…
par une hypovitaminose A
par une infection virale ou mycosique sous jacente
La Testudo graeca est atteinte par une forme spécifique partculièrement contagieuse. La rhinite évolue dans quelques cas vers une mort rapide mais le plus souvent vers la chronicité avec parfois des phases de remission provisoires ou définitives. Il semble qu’une véritable eradication de l’agent pathogène ne soit pas possible .
Outre l’écoulement de sécrétions nasales ou l’appartition de bulles autour des narines, les tortues peuvent aussi souffrir de problèmes occulaires consécutifs (oedème des paupières, conjonctivite, etc.).
On distingue les rhinites à mycoplasme qui se traitent par antibiothérapie, des rhinites herpétiques, dues au virus de l’herpès qui lui se traite beaucoup moins bien et dans ce cas on utilise des antiviraux comme traitement qui pour l’instant n’ont pas montré encore de résultats très conculants hélas.
Rhinite sévère avec sécrétions opaques et visqueuses
Les rechutes sont fréquentes (environ 30% dans un délais de 6 mois à un an) et les animaux atteints restent particulièrement contagieux, probablement à vie, même en l’absence de tout symptôme.
Il faut donc absolument insister sur le grand danger qu’il y a à introduire une nouvelle Testudo graeca dans une population existante, particulièrement lorqu’il n’y a jamais été observé de symptôme de rhinite. Si un animal est sujet à des rhinites à répétitions il faudra l’isoler de tout groupe d’autres tortues afin d’éviter de les contaminer.
Chez les reptiles les infections respiratoires peuvent se compliquer trés vite en septicémie (infection généralisée).
Premiers secours
Lors d’une rhinite simple de type alergique, il vous suffira de corriger les paramètres environnementaux inadéquats un milieu sain et sec associé à une température ambiante de 25° à 30° permettent généralement aux tortues de mieux se rétablir.
Si votre tortue présente un écoulement nasal clair vous pouvez tenter de traiter un début de rhinite avec des inhalations. Vous trouverez en pharmacie du Perubore (pastilles à dissoudre dans de l’eau bouillante) ou de Calyptol. Pour réaliser un caisson d’inhalation il vous faudra un grand bac ou caisse que vous séparerez en 2 compartiments. La séparation doit être suffisamment robuste et haute pour ne pas que la tortue puisse passer d’un compartiment à un autre. Dans un compartiment vous placerez la tortue sur un petit linge, dans l’autre un bol d’eau bouillante avec une pastille de Pérubore. Fermez le couverce du bac et laisser la tortue faire ses inhalations durant 15-20min. Ce procédé est à répéter 2 fois par jour sur 3 jours. Si au bout des 3 jours ou si les symptomes empirent il faut impérativement consulter un vétérinaire qui prescrira un traitement plus efficace souvent à base d’antibiotiques. Les aerosols d’antibiotiques et d’anti- inflammatoires stéroîdiens sont parfois utiles en complément, particulièrement pour les jeunes individus lorsque des symptômes de pneumonie sont observés.
Séances d’aérosols pour petites
Testudo graeca rhiniteuses
L’herpès virose
Le virus de l’herpès est probablement un des virus les plus virulent chez les tortues et peut causer en quelques jours le décès de tout un cheptel de tortues. Sa manifestation épidémique rapide et extrêment meurtrière doit donc pousser à la prudence chaque éleveur acquérant un nouvel animal et respecter les règles de quarantaine. On retrouve ce virus principalement chez la tortue mauresque (Testudo graeca) mais des cas d’herpès virose ont été observés chez d’autres espèces terrestres (Eurotestudo hermanni, Agrionemys horsfieldii, Testudo marginata, Testudo ibera, etc.). Son mode de transmission passe par les sécrétions et les déjections d’un animal contaminé.
Les signes cliniques de l’herpès virose sont principalement une association « stomatite-rhinite » avec écoulement nasal et apparition de plaques purulentes dans la gueule et parfois jusque dans le pharynx. Une conjonctivite peut être associée et les animaux sont léthargiques, anorexiques et respirent bruyamment.
Aspect de la cavité buccale chez une femelle
Testudo graeca décédée d’herpès virose
Premiers secours
Considérant le caractère fulgurant et épidémique de cette maladie il n’y a aucun premier secour à effectuer si ce n’est séparer s’il est encore temps les animaux présentant les symptomes de l’herpès des animaux sains. Les tortues malades devront être amenées d’urgence chez un vétérinaire pour un examen et la prescription d’un anti-viral approprié. Les antibiotiques n’ont aucun effet sur l’herpès.
La détection de l’herpès peut se faire par analyse d’un prélèvement de mucus buccal ou nasal chez un animal malade. Certaines tortues sont des porteuses saines du virus, elles ne présentent donc pas les symptomes de maladie mais peuvent contaminer d’autres tortues à leur contact. Parfois la maladie est également en latence et nécessite un abaissement des défenses immunitaires de la tortue pour se manifester. Ce qui implique donc que beaucoup d’essais de dépistages ne révèlent pas forcément la maladie même si le virus est bien présent.